


parlons de pair-aidance
s'entraider & valoriser nos expériences
Nous pouvons affermir ensemble l'idée que
nous sommes plus que la somme de nos difficultés :
« nous ne sommes pas un problème mais une partie de la solution ».

L'autisme n'est pas une maladie mais chaque personne autiste doit faire face à des difficultés propres à cette condition. Nous pensons que nous pouvons nous soutenir et nous accompagner mutuellement, entre autistes : c'est la pair-aidance.
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les origines de la pair-aidance
une entraide organique qui a toujours existé
La pair-aidance est une pratique commune et sans doute aussi ancienne que les groupes humains. Quelques personnes ayant un problème semblable se retrouvent pour en discuter, pour s'entraider, favoriser la résolution ou la simplification des problèmes rencontrés, se soutenir, se donner un sentiment de familiarité et de compréhension mutuelle. Il y a des exemples connus comme celui des Alcooliques Anonymes ou les premiers GEM axés sur l'entraide mutuelle dans le cadre de la santé mentale. D'autres groupes se sont développés aussi en périphérie des systèmes de santé tels que ceux pour les personnes amputées ou paraplégiques devant apprivoiser un nouveau corps, ou les personnes victimes de violences ou de viols, etc. Cependant nous pouvons considérés que d'autres groupes, en dehors des systèmes de santé, se sont fondés de la même manière, comme ceux des expatriés, les personnes racisées, et toutes sortes de minorités qui rencontrent des difficultés diverses et qui ressentent le besoin de se réunir. Ainsi l'expérience des uns peut servir aux autres. Cela permet aussi de créer du réseau et même si la pair-aidance ne remplace pas une aide médicale ou institutionnelle parfois nécessaire, elle permet de trouver réconfort et légitimité. La pair-aidnce ne vise pas à soigner mais à prendre soin.
la pair-aidance entre autistes
une expérience rare & paradoxale
La pair-aidance entre autistes est encore assez peu pratiquée. Tout d'abord parce que l'autisme touche principalement les compétences sociales et de communication, ce qui est le cœur de la pair-aidance. Puis, la connaissance de la diversité d'expression de l'autisme est encore peu répandue, surtout en France et peu partagée parmi les personnes autistes elles-mêmes. Il est plus difficile pour des personnes autistes de maintenir des liens, de concevoir l'intériorité et l'intention d'autrui, de faire preuve de réciprocité et de laisser parler et/ou de faire circuler la parole par exemple. Cependant, ce qui rend les autistes aptes et légitimes pour accompagner leurs semblables, c'est que nous savons du dedans ce que c'est qu'être autiste. C'est ce qu'on appelle les savoirs expérientiels.
Nous savons ce que c'est que l'intensité de nos sensations ou de nos pensées pour nos intérêts spécifiques. Nous savons les difficultés que nous rencontrons avec les autres et le sentiment d'exil qui nous tient loin du monde. Nous savons ce que nous retenons de nos gestes et de nos corps et les inconforts que cela suscite. Nous savons ce que c'est que de douter de notre condition, de devoir patienter dans l'attente d'un diagnostic, de se perdre parmi les multiples formes et définitions de ce qu'est l'autisme. Nous savons la douleur et les brutalités de nos effondrements et de nos surcharges à force d'évoluer dans un monde pour lequel il n'y a aucun mode d'emploi. Nous savons aussi les béatitudes et les joies incommensurables de nos passions, de voir ce qui brille ou de contempler la logique et la beauté des systèmes, la douceur incomparable d'un chat ou encore l'élégance d'un arbre.
Nous le savons et nous pouvons partager notre expérience, témoigner de nos réussites, nous redonner mutuellement confiance.